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1. AVERTISSEMENT

Avons-nous eu raison de mettre ces documents à disposition du public ? Notre conjecture est qu’ils peuvent être publiées  en dépit des objections qui peuvent résulter de la diffusion de la correspondance privée de personnes encore vivantes ; en effet, les lettres en question n’ont pas été écrites et envoyées sous le sceau du secret ; elles ne tendent pas à diffamer leur auteur ou à lui causer un préjudice mais visent  plutôt à l’information et à l’édification de l’humanité : de sorte qu’il devient en quelque sorte un devoir de les promulguer telles qu’elles ont été formulées avec les illustrations qui les accompagnent.

En prévenance à ces inquiétudes, nous avons consulté Me Smollett, un éminent avocat de ce lieu, qui, après une inspection et un examen approfondi, déclare qu’il ne pense pas que lesdites lettres contiennent des éléments qui pourraient être considérés comme passibles de poursuites judiciaires.

Pour dire toute notre pensée, nous croyons que même si une réaction judiciaire condamnait cette publication, ou si, pour des raisons multiples, excellentes, irréfragables une autorité décrétait ces propos hasardés, inutiles, cela n’aurait qu’une importance relative. Malgré les réactions une évolution faite dans le sens de la liberté de la pensée et de son élargissement est toujours destinée, à la longue au moins, à s’imposer.

Enfin, en ce qui concerne la manière dont nous avons pris possession de ces lettres, c’est une circonstance qui ne regarde que notre propre conscience ; il suffit de dire que nous avons pleinement satisfait à l’obligation de loyauté médicale envers les parties sous la garde de qui elles étaient ; et, à ce stade, nous espérons avoir également satisfait au souhait de leur auteur de poursuivre son travail avec toute la diligence convenable. 

Vous n’avez pas besoin de vous donner la peine de formuler des commentaires « rationnels » pour dénoncer ou infirmer les relations qui sont reproduites dans ces pages. Personne ne lit ce genre de commentaire. Souvenez-vous que si Einstein a été le premier à publier un modèle cosmologique moderne, ce modèle statique a été remis en cause quelques années plus tard par Edwin Hubble. Restez humbles, car ces divagations recouvrent peut-être une rationalité qui se révèlera plus tard.

D’ailleurs, pour notre part, nous déclarons que nous sommes tout à fait étrangers à ce genre de lecture de l’Univers, et que nous sommes conscients que, donnant pour vraies les déclarations de notre patient, elles nous exposent au ridicule, pour l’excellente raison que, quelles que soient les périodes de l’humanité, la vérité a toujours été inutile.

Docteurs B et C psychiatres

Institut de santé mentale

Hôpital de saint Boniface Winnipeg

2. Considérations premières de M. XC, patient

Monsieur le Professeur,

L’esprit humain est souvent d’exclusion, et nous n’avons pas la prudence d’en tenter la conciliation : il en résulte que nous nous privons d’innombrables combinaisons de savoirs, de principes, de formules et de formes, et que nous persistons dans les erreurs scientifiques jusqu’à ce qu’une nouvelle découverte change la trajectoire, nous fasse découvrir une nouvelle voie de la connaissance.

Ce que vous énoncez peut-il être reproduit en laboratoire ? Sinon c’est faux. Se référer à nos sens pour juger de l’Univers, en excepter l’intuition, c’est pourtant réduire l’immense et indispensable champ de la spéculation qui peut suppléer nos dérisoires moyens technologiques pour comprendre l’Univers qui nous entoure.

si Galilée avait raison de dire que la Terre tourne autour du soleil, l’Église avait raison de dire que c’est le soleil qui se déplace, ce dont la théorie de la relativité a finalement rendu compte, en montrant que ce sont les deux qui suivent des trajectoires décrivant une sorte de spirale qui s’enroule autour de cette orbite dans un Univers où tout change.

Nous voyons toujours le soleil traverser le ciel et la Terre rester fixe sous nos pieds, mais c’est simplement une autre perspective sur les mêmes objets. Souvenez-vous de cette grande loi : chaque lieu, chaque objet de l’Univers est susceptible d’un nombre indéfini de perspectives dont aucune n’est plus vraie qu’une autre.

Les rapports sur les preuves de la survie de la personnalité après la mort corporelle ont longtemps été considérés avec beaucoup de scepticisme par la plupart de la communauté scientifique, y compris cet auteur jusqu’à ce que récemment, sous l’influence d’un traitement neuroleptique, je me remémore l’une de mes vies antérieures.

Il existe peu de chances que vous trouviez dans mes notes que je vous fais parvenir depuis l’institut ou vous avez cru bon de me faire enfermer, les raisonnements confortables auxquels votre esprit s’est programmé.

Je ne mésestime pas non plus que la teneur des propos que j’ai tenu devant le collège des médecins de saint Boniface puisse surprendre ; Je reconnais que tenter d’expliquer à ces écervelés mon incarnation précédente, sur une planète perdue de l’Univers, dotée de conscience puisse être périlleux.

C’est le constat de ces messieurs qui se prétendent experts, je serais un monomane, un fou. Mais dans un asile d’aliénés, c’est toujours, aux yeux des aliénés, le directeur qui est le seul fou.

3. Les preuves de réincarnation sur Ligeia ε Ori

Les preuves de réincarnation à partir des cas spontanés sont maintenant assez fortes pour être prises au pied de la lettre. Je n’ai pas la fatuité de croire que je pourrai vous en convaincre.  

Je ne vais même pas tenter d’appeler votre attention sur la qualité des preuves de la réincarnation, si ce n’est de sélectionner, pour ma défense, quelques connaissances pour ne pas vous perdre dans le récit de cette incroyable aventure.

Vous devez donc savoir premièrement que les manifestations d’une vie antérieure sont chez les enfants sensiblement différentes du cas des adultes ; en règle générale, les enfants commencent à parler de leurs vies antérieures entre 2 et 5 ans et cessent de parler de ces vies entre 5 et 8 ans, lorsque les mémoriaux s’estompent.

Il existe deux raisons à ce fait : la première est que le cerveau de l’enfant possède dix fois plus de synapses que celui de l’adulte : un million de milliards de connexions synaptiques quand l’adulte en compte 300 000 milliards. La deuxième est que, parce qu’ils sont physiquement et psychiquement moins matures que les adultes, les enfants peuvent se souvenir plus clairement des vies passées. À mesure que l’enfant grandit, les souvenirs émergent avec une plus grande difficulté.

La mémoire des vies antérieures des adultes est très différente. Les circonstances dans lesquelles ils parlent de leurs vies antérieures varient considérablement, mais de nombreux souvenirs surgissent sous l’effet de stimuli ; ils ont tendance à surgir pendant le sommeil l’hypnose ou la méditation.

Le rappel chez l’adulte est aussi généralement beaucoup plus bref. Il se présente sous forme d’éclairs ou de visions, souvent dans les rêves ou la méditation, et bien qu’un souvenir initial puisse conduire à d’autres souvenirs connexes, la période pendant laquelle cela se produit est aussi brève que la période pendant laquelle les enfants parlent des vies précédentes.

La médiation d’un cerveau mnémonique plus encombré de savoirs et d’expériences de vie que l’enfant pervertit l’identification de la personnalité antérieure.

On constate d’ailleurs souvent que le « souvenir » se cristallise sur des figures célèbres de l’histoire. Dans ces cas, un mécanisme inconscient bloque pas le chemin vers la conscience de la véritable identité de la personnalité précédente, tout en laissant passer une certaine quantité d’informations véridiques.

4. Premières notions sur la réincarnation

Dans le monde du vivant comme dans le monde inanimé, tout se déplace, soit de soi-même sous l’effet d’une spontanéité intérieure, soit par l’effet d’une force extérieure.

Les astres et les planètes, les champs et leurs particules, et toute la matière visible ou invisible est mouvement sous l’effet de l’influence extérieure qu’ils exercent réciproquement les uns sur les autres.

Dans les champs de forces qui structurent l’Univers, les galaxies peuvent se décomposer, l’étoile s’effondrer sur elle-même, la planète s’évaporer avec tous les organismes qu’elle contient, tous leurs composés réapparaîtront sous une autre forme.

Le néant n’existe pas : il n’existe aucune place, dans aucun lieu ou période de l’Univers, pour ce qui n’existe pas.

Nous pouvons seulement dire que nous ne voyons pas encore, que nous ne pouvons imaginer ou concevoir tout ce qui existe.

Ce que nous prenons pour le Vide n’est pas le néant immatériel.

Puisque rien ne peut s’anéantir, ni sortir du néant, il faut bien que ni la matière, ni la vie ni la conscience ne se soient créés. Elles ont toujours existé et dureront éternellement. Seules leur nature, les combinaisons qu’elles forment et les propriétés qu’elles s’attribuent, changeront par l’effet du mouvement formé des champs de particules qui l’étayent.

Non seulement la matière qui constitue l’Univers se conserve éternellement mais aucune des forces qui la constituent sous forme d’ondes ne se dissipe. 

Il n’y a d’ailleurs pas de matière, mais seulement de l’Energie.

C’est précisément parce que tout événement est lié à des transformations d’une unique et Universelle Energie de la nature et que la matière n’est pas autre chose qu’une énergie, que l’Univers demeure intact et continue sa marche constante et régulière. 

Le monde inorganique et le monde organique, tout ce que nous avons sous les yeux, ce que perçoivent nos sens et bien au-delà de ceux-ci, ont existé dans le passé et existeront invariablement dans l’avenir tels qu’ils s’exposent à nous à présent. 

Et pourtant si nous avions la faculté de parcourir les millénaires en un seul jour, nous ne les reconnaitrions pas.

Si tous les composants de l’Univers quelle que soit leur origine — substances, matière, composés organiques ou non tels que les végétaux, les animaux ou l’homme— ont toujours existé et continueront d’exister à tout jamais, c’est parce que ne représentant qu’un anneau dans la chaîne homogène de l’Univers, aucun de ces composants ne possède plus que les autres et qu’en dernière analyse, ils ont tous les mêmes propriétés et les mêmes forces.

Je veux dire par là que si la perfection de sa forme, le développement incomparable de son corps, de ses organes et surtout de son cerveau assignent, à l’homme la première place dans le monde des êtres organisés, il le doit aux facultés liées à l’organisation qu’il possède, son « âme », sa « conscience », sa « pensée »,

Admettons pour l’instant ce que nous allons contredire plus tard :  la « conscience » et la « pensée » sont liées à un organe déterminé, le cerveau.

Il s’ensuit logiquement que ce sont des fonctions du cerveau qui dépendent de l’intégrité de ce dernier et disparaissent avec lui. Or, du moment que la conscience et la pensée sont les attributs d’un organe, c’est- à-dire, de matière, elles contribuent aux propriétés de la matière.

Que s’agit-il de démontrer ?

C’est que depuis des milliards d’années, la conscience ou la pensée directement liées à la matière sont dans leur principe et leur origine première également patrimoine de tout le reste de la Création, qu’elle soit animée ou inanimée. Elles ne forment qu’un attribut qui revient à chaque chose, suivant sa nature et dont les limites s’arrêtent exactement à celles du monde réel.

Toutes ces choses que nous attribuons à la conscience qui naissent dans le système nerveux central de l’homme sont un composant de cette force Universelle propre à la matière totale de l’Univers.

Non-seulement ce composant, partie intégrante de l’Univers, imprègne toute créature, tout être, toute chose, toute substance, du grain de sable à l’homme mais il en pénètre toutes les parties, tous les éléments, et les gouverne dans leur éternité.

 

5. Les indices de la réincarnation

Ou disparait l’image de la télévision que vous venez d’éteindre ? Que devient-elle ? vous n’en savez rien :  à présent elle n’est plus et pourtant elle a existé et vous savez que quelque part sur Terre, au même moment cette image continue d’animer un autre téléviseur.

Qu’il s’agisse d’ondes d’une émission ou de notre conscience individuelle, c’est tout ce que nous pouvons affirmer.

Ni vous, ni ces confrères qui osent déclarer que j’ai perdu l’esprit, ne savez ou disparaissent ces ondes et vous n’en saurez jamais rien ; car si vous saviez quelque chose même d’infinitésimal de ce qui s’appelle « Savoir » vous sauriez instantanément tout et vous ne feriez plus partie intégrante de l’humanité.

Quand donc commencerez-vous à comprendre ce que devient la flamme de la bougie que vous soufflez ? Où va la conscience des hommes après la mort ?

Pourtant la prodigieuse nature vous a donné tous les sens et toute l’intelligence qui suffisent à percevoir le monde et commencer par comprendre : le don de la pensée vous permet de voyager aux plus lointaines étoiles, plus rapidement qu’un photon de la lumière ou une particule de l’attraction.

Si vous étiez moins bornés et arrogants, en un millionième de seconde, votre pensée pourrait atteindre Ligeia ε Ori ou les confins d’Alnihan et vous assurer de la véracité de tout ce que j’ai raconté et que je m’apprête à coucher sur le papier.

Mais c’est peine perdue votre pensée ne va nulle part et ne sort pas de notre tête. Ce n’est pas parce que vous pensez à un astre que vous pouvez y aller.

Si ce que j’écris parvient à une des intelligences capables de me comprendre sur la Terre, il ne leur apprendra rien qu’elles ne sachent de toute éternité.

Vous ne croyez donc pas à la réincarnation, bien qu’elle soit souhaitable et fort possible.

Mais tous les arguments qu’on invoque en sa faveur : enfants prodiges, facultés innées, réminiscences extraordinaires, etc., s’expliquent suffisamment et bien plus naturellement que l’hérédité que vous admettez.

Il est vrai que l’hérédité, dont pourtant nous commençons à peine d’entrevoir les énigmes, est exactement une réincarnation dans le même corps rajeuni.

Où va la conscience des hommes après la mort ? Elle ne peut rentrer dans un néant qui n’existe pas, mais aux contrées d’où elle sortit avant de naître dans un corps.

Mais où se situe ce lieu ?

Peut-être et plus probablement, ne va-t-elle nulle part, ne vient-elle de nulle part, puisqu’elle rejoint l’Univers partout, depuis toujours, comme tout ce qui existe, puisque nous n’entrons et ne sortons de ce monde que pour rejoindre le Tout qui est immortel.

7. Réincarnation

Je n’entends pas produire de preuves de la réincarnation ; je ne peux vous convaincre ni d’avoir simplement « construit » ou « imaginé » l’expérience de réincarnation ni que des méthodes scientifiques actuelles puissent valider l’expérience.

Je sais bien ce que véhicule comme état d’esprit et de pensée magique l’idée de réincarnation.  Pourtant lorsqu’on analyse les choses, si on la débarrasse d’idées mystiques, c’est un concept rationnel.

J’y ferai seulement allusion, puisque de bien plus savants que moi ont disserté sur ces questions et qu’il vaut mieux vous renvoyer vers leurs écrits.

L’idée de la réincarnation a tout autant de solidité que tout autre conception ou croyance traditionnelle sur la vie de l’âme après la mort et la continuation de son existence.

La philosophie indienne explique par exemple, depuis des centaines d’années d’après les notions de « Force Cosmique » reliée au phénomène de la vie, que tous les êtres vivants possèdent, ainsi que son intelligence innée.

Selon cette conception, il n’y a pas d’âmes individuelles séparées. Après la mort, l’énergie de l’âme retourne à son unité Universelle. Elle emporte avec elle l’impression du moi, de la personnalité qu’elle a acquise. Celle-ci alors est immortalisée dans l’âme Universelle.

La force vitale entrant dans un corps avec l’âme qui l’accompagne peut garder la mémoire de sa vie, ceci après sa mort, comme un parfum qui persiste dans une pièce après que la fleur ait été enlevée.

Donc, c’est la personnalité qui doit être perfectionnée et qui doit évoluer pour refléter et manifester la qualité de la force divine de l’âme affluant à travers le moi physique.

Le reste, c’est la personnalité et ce que chacun rajoute sur ce support. Le mal, la sainteté, les variations de la conduite humaine, ne sont que des directions intuitives que prend la vie incarnée.

Platon déclare que Timée, son porte-parole, devrait embrasser dans le même discours la naissance de l’Univers (la cosmologie) et la nature de l’homme (l’anthropologie). Or, à peine un tel idéal est-il proposé que les conditions pour l’atteindre sont jugées inaccessibles dans l’état présent du savoir.

Vous ne pouvez nier que presque toute la pensée occidentale sur la réincarnation se résume à un ensemble de notes en bas de page aux dialogues de Platon. Et l’objet de ce que j’écris ne vise pas à rajouter des commentaires aux milliers d’autres que l’œuvre du Maître a suscités.

C’est pourquoi ces articles par leur domaine de commentaires peuvent peut-être promettre plus qu’ils ne tiendront : car il ne sera pas question ici de résumer en quelques pages, la substance d’une expérience de réincarnation mais, plus modestement, de rapporter quelques faits soumis à votre curiosité.

J’ai voulu, avant tout, faire œuvre de synthèse et cette synthèse doit être considérée en elle-même, en dehors et au-dessus de détails négligés ou volontairement omis.

Il n’est pas, en effet, une seule des questions envisagées qui ne nécessiterait, pour être approfondie, l’effort de toute une vie et de connaissances métaphysiques que je ne possède pas. Considérez cela comme un simple témoignage.

Encore cette formulation peut-elle également se révéler trompeuse.

Evidemment, un tel témoignage ne saurait avoir, dans l’état actuel des connaissances et de la conscience humaine, d’autre prétention que de constituer un essai, une ébauche ou, si l’on veut, un plan dont les grandes lignes et quelques détails sont seuls précisés.

De même qu’il est forcément incomplet, il ne saurait être pleinement original. La plupart des solutions qu’elle propose, se retrouvent forcément, çà et là, plus ou moins nettes ou plus ou moins déformées, dans les divers systèmes naturalistes ou métaphysiques.

Négligeant donc le récit que j’aurais pu faire, je vous présente les réflexions qui en sont nées, nues et sans ornements empruntés, puisque vous n’avez pas de temps à perdre.

Elles ont du moins l’avantage de ne pas s’attarder à une prose futile ou misérable.

Elles posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Mais il faut se dire que si elles parvenaient à résoudre un seul des problèmes qu’elles soulèvent, l’Univers n’aurait plus de secrets ; en effet tout se tient, et une solution sur un point essentiel anéantirait tous nos doutes.

Assurément elles vous apprendront peu de choses, mais éveilleront peut-être votre attention sur beaucoup d’autres. Il n’est pas mauvais d’agiter parfois les récipients endormis de l’esprit.

Elles se présentent sans ordre, telles qu’elles naissaient des hasards des surgissements de la mémoire ou de l’entrechoc des souvenirs. Elles flottent peut-être sans précision avec les contradictions et les redites ; mais tous les reproches que vous pouvez me faire attestent l’honnêteté, la sincérité et parfois de ma pensée.

Il eût été facile de les grouper plus méthodiquement, mais une classification trop rigoureuse engendre la monotonie, rebute le lecteur et sent le pédantisme.

La tâche que je m’efforce d’accomplir consiste, par le seul pouvoir des mots écrits, à vous faire entendre, à vous faire sentir, et avant tout à vous faire voir. Cela et rien d’autre, mais c’est immense

Pour édifier cette démonstration, je me suis efforcé de tenir compte de tous les souvenirs de ma précédente vie, qui ne sont pas exempts, je l’ai déjà mentionné, de flou ou d’erreurs. Dans le choix des hypothèses explicatives, j’ai recherché, avant tout celles qui présentaient le double caractère d’être logiquement déduites des faits que j’ai pu observer et capables de s’adapter à tous les faits d’un même groupe.

Sommes-nous voués à nous anéantir ? À nous réincarner ? À entrer dans la « communion des saints » lors de la résurrection ? Ou sommes-nous promis à un sort que nous ne pouvons-nous figurer en aucune façon ?

Quoique notre esprit soit mal armé pour de telles spéculations, ces éventualités ne sont pas fixées par nous. Le calcul des hommes a-t-il un sens en ce domaine ?

Je vais commencer par la question la plus importante, « où » et je m’adresserai tout d’abord â ceux qui comme moi croient que l’individualité humaine survit à la mort.

8. Alnilam, ou Epsilon Orionis

Alnilam, ou Epsilon Orionis (ε Ori / ε Orionis) dans la désignation de Bayer, est une grande étoile de la constellation d’Orion.

La nébuleuse d’Orion, comme toutes les nébuleuses couve dans un nuage d’hydrogène un amas ouvert d’étoiles jeunes ou en formation.

Epsilon Orionis est la 30e étoile la plus brillante dans le ciel et la 4e plus brillante d’Orion. Elle rayonne de manière spectaculaire : étant une étoile supergéante de couleur bleue-blanche, elle est l’une des étoiles les plus lumineuses connues. Elle est l’étoile du milieu du grand Baudrier d’Orion.

Le grand baudrier est composé des trois supergéantes bleues : Alnitak, Alnilam et Mintaka, très brillantes et presque parfaitement alignées. En traçant une ligne imaginaire à partir de ce groupe du baudrier en direction du Sud-Est, on arrive à Sirius. Inversement, en continuant la ligne imaginaire vers le Nord-Ouest, on tombe sur Aldébaran.

Ces étoiles sont particulièrement visibles à l’Épiphanie en Amérique du sud ou on les appelle les trois rois.

La surface d’Epsilon Orionis est si chaude qu’elle illumine son propre nuage nébuleux provenant des gaz interstellaires environnants.

Comme la plupart des supergéantes, Alnilam perd énormément de masse qu’elle expulse dans l’immense nuage moléculaire qui l’environne. Un vent puissant souffle depuis la surface de l’étoile à des vitesses inconcevables dans notre système solaire.

 Même si elle est une étoile jeune sa fusion interne d’hydrogène est en train de s’arrêter. L’étoile se transformera bientôt en une supergéante rouge bien plus lumineuse que Bételgeuse dont le seul destin sera d’exploser un jour.

8.1. L’exoplanète Ligeia ε Ori

Ligeia ε Ori est une planète qui se trouve dans le système astral d’Epsilon Orionis ; comme la Terre, c’est une planète de réincarnation.

Elle accomplit sa révolution autour d’Epsilon Orionis en 250 années terriennes, en suivant une très longue ellipse. Ses interminables saisons sont beaucoup plus marquées que sur Terre. Les perturbations formées dans le nuage du système stellaire la conduisent à une orbite très excentrique comme Pluton dans notre système solaire.

Il semble qu’à une échelle de temps assez longue (plusieurs millions d’années) le système stellaire d’Epsilon Orionis soit chaotique. Mais l’inclinaison de son axe étant plus faible, Ligeia ε Ori a pu former comme sa jumelle terrestre, non seulement une atmosphère mais aussi une biosphère importante.

Elle se distingue sensiblement en ce qu’elle forme elle-même cette biosphère. Les différents aspects de la planète interagissent entre eux : chaque élément affecte les autres. Cette caractéristique n’est pas rare dans l’Univers ;

La planète est certes présente à l’état minéral mais elle n’est pas monolithique : elle est organique, vibrante, ondulante.

Ligeia ε Ori n’est pas une masse inerte et morte, elle est assimilable à un organisme organisé et interdépendant.

Ses constituants recèlent un complexe réseau sous forme d’ondes chimiques, électriques et électromagnétiques qui agissent en conducteurs, comme un fil qui relie les choses animées comme les objets inanimés, à l’expérience de l’existence.

L’osmose avec les créatures habitantes est une figure récurrente du système planétaire : les divers êtres particuliers se fondent littéralement en elle, laissant leur corps se faire envelopper dans des relations véritablement fusionnelles.

L’écosystème planétaire de Ligeia ε Ori, est vivant. Il ne s’agit pas de la vie que nous connaissons sur Terre comme celle d’un humain ou une bactérie ou comme un ingénieur disant qu’un système mécanique est vivant, pour distinguer son comportement lorsqu’il est mis en marche ou arrêté, ou « au point mort ».

Il s’agit d’une entité consciente.

Sa « biosphère » constitue une seule proto-conscience comme une propriété émergente de l’écosystème ; alors que chaque espèce poursuit son intérêt propre, la combinaison de leurs actions tend à contrebalancer les effets du changement environnemental.

La planète forme donc un vaste super organisme réalisant l’autorégulation de ses composants pour favoriser la vie.  Par exemple, la composition de son atmosphère a été autorégulée au cours du temps de manière à permettre le développement et le maintien de la vie.

Le nombre de conditions physiques nécessaire à l’apparition de la vie, l’eau, la chaleur, l’oxygène, les composés de carbone et bien d’autres éléments doivent être finement réglés pour que la vie puisse apparaître.

La régulation climatique, via la formation de nuages, le maintien d’une composition chimique stable dans le mélange atmosphérique, la mise en place d’une complexité croissante, créant et faisant interagir différents niveaux de régulation que forment ses « attracteurs » biologiques et non biologiques, depuis les cellules jusqu’au cadre global, chimique, biogéochimique, climatique et gravitationnel, et où l’évolution par sélection naturelle joue toutefois pleinement son rôle.

Le système-Ligéia est caractérisé par trois lois qui sont autant de caractéristiques cybernétiques :

  • « L’interaction », qui renvoie à l’idée d’une causalité non linéaire qui entre dans les phénomènes de symbiose en biologie terrestre. Cette interaction se manifeste dans la recherche constante d’états stables, en interaction avec sa biosphère comme le fait votre système lymphatique vis-à-vis de vos cellules par exemple ;
  • La « globalité », qui requiert que si le système planétaire est d’abord un ensemble d’éléments interdépendants, il ne s’y réduit pas, et que la globalité est un être indépendant de la somme de ses parties.
  • « L’autorégulation » qui est le processus actif fonctionnant grâce à l’énergie fournie sans contrepartie par le rayonnement céleste. L’agencement de cette totalité s’organise en fonction de la répartition de ses éléments en niveaux hiérarchiques.

Par son interaction avec des sous-systèmes dynamiques subordonnés, parties intégrantes, la planète se comporte comme un tout cohérent, fonctionnant presqu’en boucle fermée, qui a la faculté de réguler la température et la composition de sa surface pour la maintenir propice à l’existence des organismes vivants.

Elle possède trois couches de développement :  la géosphère (matière inanimée) et la biosphère (la vie biologique) enfin la « consciensphère » qui représente l’émergence de la cognition de la biosphère.

Le modèle Ligeia ε Ori, comme pour plusieurs dizaines de planètes singulières, se compose de différentes couches en interaction : la lithosphère, la « biosphère » qu’on peut représenter à l’image d’un système clos sur lui-même et tendant à l’autorégulation optimale.

 Enfin une « conscienphère » serrée et dense, génératrice d’une sorte de conscience qui, depuis le début de la vie dans l’Univers a progressivement évolué pour finir par envelopper et imprégner toute la biosphère, à la manière d’une atmosphère, faite cette fois non pas d’oxygène, mais des activités cérébrales et mécaniques de mémorisation et de traitement de l’information.

Chacune de ces couches participe à la mécanique planétaire générale.

La « propriété émergente » de cette autorégulation d’Ligeia ε Ori stabilise son écologie, son climat et même ses cycles géochimiques, et naît des multiples interactions des différents constituants du système concerné.

Les êtres vivants de Ligeia ε Ori constituent un système ouvert et présentant de nombreuses relations avec l’environnement.

Si on veut représenter le système Ligéien, il s’apparente au concept d’homéostasie terrestre qui définit la stabilisation des états qui permettent les processus biologiques de la vie.

Je puis vous certifier, pour avoir assisté à la chute d’un astéroïde lors de mon incarnation sur cette planète, que les modifications de l’environnement déclenchent automatiquement des réactions dans le système des ajustements automatiques, à l’intérieur du système.

Ils entrent en action pour éviter des oscillations trop amples et maintenir les conditions internes à peu près constantes dans un sens qui les rapproche de ses propres besoins, rendant ainsi la planète plus « hospitalière ».

Ainsi les perturbations qui l’affectent directement, sont normalement contenues dans des limites étroites par ces lois de globalité.

8.2. L’environnement biologique de Ligeia ε Ori 

Je vous disais que l’ensemble du système géologique et biologique de Ligeia ε Ori se régule via un complexe réseau d’interactions et de rétroactions.

J’ai beaucoup étudié la subtilité d’un tel réseau qui laisse entendre une multitude de paramètres chimiques.

J’ai ainsi constaté que Ligeia ε Ori s’est maintenue en homéostasie en dépit d’une augmentation considérable de la luminosité d’Alnihan depuis la formation de la planète.

On peut restituer précisément le lent développement d’une intention stabilisatrice de la part de l’écosphère, et ce tout au long de l’histoire de la planète.

Le phénomène le plus important de cette autorégulation est obtenu par un effet conjugué d’albédo de la biosphère (c’est-à-dire la part des rayonnements stellaires qui sont renvoyés vers l’atmosphère) et par des modifications locales de nuages que suscite l’atmosphère de la planète.

Cette autorégulation de son climat et de la chimie de son atmosphère tend à maintenir la température constante lorsque la luminosité céleste varie et sert d’agent homéostatique. Elle a eu un rôle fondamental dans la formation de la couverture nuageuse de la planète.

La composition de l’atmosphère, sa température et son pH sont aussi régulés par les organismes vivants dans le but d’optimiser leurs reproductions.

La planète est loin d’être un paradis. Dépourvue d’empathie pour les êtres qui lui sont reliés elle n’hésite pas à les sacrifier lorsque les conditions sont défavorables.

La Terre a d’ailleurs rencontré ce type de situation a plusieurs reprises à l’occasion des extinctions massives des espèces qu’elle a connu durant son histoire.

Mais si elle est plus fréquente, cette régulation est moins destructrice : elle vise seulement à sélectionner les populations d’êtres vivants en fonction de l’intérêt commun du système.

 La prolifération d’une seule espèce au détriment des autres peut être un facteur endogène d’extinction, cela a permis à la planète d’éviter les phases d’extinction de masse décrites dans le développement de la Terre

Les contraintes physiques de la planète imposées par la magnitude variable d’Alnihan ont un effet sur la croissance du vivant et déterminent le rapport entre cette croissance, la température, et la répartition de la vie. Le maintien d’une composition chimique stable est aussi important.

Le mécanisme de régulation possède donc deux faces complémentaires et indissociables : d’une part l’évolution géophysique et d’autre part l’évolution biologique. La régulation est ainsi le fruit de cette double évolution.

8.3. Ligeia ε Ori, une planète dotée d’une proto-conscience globale 

Dans son ensemble La planète est un système complexe stable et auto-régulé capable de s’adapter très facilement aux variations environnementales les plus imprévisibles, mais aussi et surtout, de résoudre des problèmes sans contrôle externe ou mécanisme de coordination central, de manière totalement distribuée.

La prise de décision collective telle qu’elle semble opérer chez des collectifs d’animaux sur Terre présente en effet de fortes similarités avec des caractéristiques essentielles des mécanismes de prise de décision au sein du cerveau humain.

J’ai constaté que d’importants points communs existent avec ce qu’on sait des processus neuronaux des organismes Terrestres. Grace à leur réseau hydraulique, magnétique et chimique certains organismes comme les plantes sont capables de gérer leurs systèmes sensoriels sans tissus musculaires complexes. 

Sur Ligeia, les créatures forment des réseaux et des relations symbiotiques avec les autres espèces qui contribuent à une homéostasie collective.

Chez les animaux supérieurs Terrestres le processus de représentation mentale suppose des cibles et des actions dans une perspective de soi : c’est alors qu’ils deviennent conscients.

Ces schémas supposent la combinaison de tous les systèmes sensoriels, et leur coordination.

Chacune de ses caractéristiques anatomiques, physiologiques ou comportementales semble l’éloigner de nos représentations du vivant. Son matériel génétique est contenu dans des milliers de noyaux, tandis que la plupart des espèces animales n’en possèdent qu’un.

Ligeia ε Ori est résiliente. Elle peut faire entrer en dormance la totalité de sa biosphère si les conditions extérieures lui sont défavorables (comme au plus extrême de l’aphélie de son orbite) ou décider de se reproduire par formation de spores qui s’échappent au premier coup de vent.

Lors des périodes ou les conditions sont plus favorables, la planète est capable de constituer des réseaux biologiques performants par le biais de prolongements cytoplasmiques (excroissances de la cellule)

Pour ce faire, elle connecte des points au sein d’un ensemble de points intermédiaires possibles, afin de couvrir l’ensemble des points terminaux avec une perte minimale d’énergie et en réduisant la longueur totale du réseau.

Alors que tel problème, comme une chute de comète ou une sécheresse dévastatrice nécessiterait des capacités complexes d’abstraction pour un être humain, la planète le résout de façon simple : en faisant varier le des échanges gazeux et magnéto-chimiques au sein des formations rocheuses.

A chaque défi posé par son environnement, Ligeia ε Ori trouve des solutions relativement simples.

Elle est ainsi capable de mémorisation : elle peut même transmettre son apprentissage à chaque organisme qu’elle abrite parce qu’elle fusionne avec lui.

Elle parvient à jouer des capacités de sa mémoire collective et choisit de l’utiliser ou non en fonction de l’avantage que cela lui confère. Cette fonction lui permet d’anticiper ses actions grâce à ses capacités de mémorisation, de choisir le modèle le plus équilibré au développement des espèces et des formations gazeuses ou minérales.

Ses mécanismes de cognition fonctionnent comme les réseaux de neurones des organismes multicellulaires.

8.4. Les raisons du développement d’une superconscience sur Ligeia ε Ori

Pour comprendre l’évolution du mécanisme de régulation de Ligeia ε Ori il faut prendre en compte son environnement astronomique : d’une part parce que Ligeia ne possède pas de lune pour stabiliser son obliquité l’apparition de la vie « évoluée » sur la planète a été complexe.

De plus l’environnement de la planète ne comporte pas de géantes gazeuses servant ainsi de bouclier gravitationnel comme Jupiter le fait pour la Terre, pour absorber les géocroiseurs néfastes pour la vie.

Les premiers développements de la vie y ont ainsi connu des épisodes catastrophiques, jusqu’à ce que certaines espèces survivantes bactériennes et virales parviennent à synthétiser, grâce leurs enzymes, le souffre et l’oxygène surabondants mais particulièrement hostiles pour le développement de la vie.

 Les colonies formées par ces premiers habitants sont ainsi parvenues à réguler et synthétiser le soufre, l’oxygène, puis le méthane et le dioxyde de carbone.

Dès l’origine, l’incroyable chaleur qui régnait aux prémices de Ligeia ε Ori a permis l’émergence de la vie, via le rôle des organismes méthanogènes, premiers agents qu’a utilisé Ligeia ε Ori pour réguler la teneur en gaz. On sait à quel point les gaz de l’atmosphère ont un lien étroit avec l’échange gazeux des organismes vivants.

Elle a ensuite modifié l’atmosphère dans laquelle le dioxyde de carbone a remplacé le méthane comme élément dominant en cherchant à évoluer vers un état stable.

En émettant des gaz issus de sa physiologie et en les faisant proliférer, elle a favorisé des conditions qui, à leur tour, permettent l’apparition de formes de vie moins simples et moins résistantes (eucaryotes, pluricellulaires, etc.).

A leur tour, elles ont constitué et modifié leurs milieux dans un sens qui permet l’apparition de nouvelles formes de vie de plus en plus complexes et fragiles.

Ainsi, sous la double contrainte des événements endogènes (tectonique, volcanique, biochimique, etc.) ou exogènes (alternance, météoritique, explosions de rayons Gamma) qui créaient des conditions plus rudes, les espèces extrêmophiles (en grande majorité unicellulaires) seules survivantes, ont pu préserver la résilience du système Ligéien.

Alnihan étant hypermassive, sa masse courbe l’espace-temps et influence le climat : lors des alternances de périodes chaudes et froides, dues aux hypogées et périgées extrêmes de son elliptique si particulière, Ligeia a fait preuve d’auto-régulation destinée à stabiliser définitivement l’atmosphère propice à la vie.

Le but de de Ligeia est actuellement de réguler la chaleur d’Alnihan, néfaste à la vie à partir d’un certain seuil, afin de permettre l’épanouissement du Vivant, par les nuages, par les calottes polaires et glaciers, par l’océan et les organismes enfin.

Sans cette régulation qui a par exemple préservé la teneur en oxygène et en azote en les empêchant de réagir avec les autres substances pour former des composés stables solides, en évitant la déperdition de l’hydrogène ou du méthane dans l’atmosphère le maintien de la vie aurait été impossible,

Dans cet échange symbiotique à l’échelle d’une planète, l’action du vivant a préservé l’homéostasie et l’action de la planète protégé le développement du vivant.

8.5. Les variations de la biomasse sur la planète

Dans cette manière d’envisager la vie Sur Ligeia, les lois de l’évolutionnisme de Darwin, comme le résultat d’une guerre de la nature contre la nature, qui se traduit par la famine et la mort, ne sont pas prédominantes dans l’origine et le développement des espèces.

La quantité infinie des belles et admirables formes des « êtres en ébauche », suscités par la créativité naturelle de l’esprit planétaire ne résulte pas d’un plan initial qui s’exécuterait au cours du temps sur le mode du déterminisme : la création organique est codée dans les fréquences qui vibrent partout de la surface jusqu’au noyau Ligéien. 

Mais face à des événements imprévisibles des rencontres fortuites, elle est faite d’événements enchaînés, d’improvisations tâtonnantes et d’opérations disjointes que la conscience relie en interactions créatrices, des substances nouvelles.

En somme la planète sait improviser pour créer des régions demeurées longtemps indépendantes qui, en se rencontrant, créent des événements imprévisibles.

9. Le phénomène de réincarnation sur Ligeia

« Que t’on dit les morts ?

LAZARE « Qu’ils ne sont pas morts ».

Ligeia ε Ori est comme la Terre, mais a plus une sensiblement plus forte échelle, un système de réincarnation

La notion de « réincarnation », au sens ordinaire d’engendrement sur la Terre d’individus défunts, représente certainement une erreur de compréhension des doctrines de l’hérédité, de la transmigration et de la régénération. Tous ces systèmes sont confus et ne se recouvrent pas.

Lorsque nous commencerons notre voyage de défunts, une partie de nous-mêmes, à laquelle nous ne nous sommes jamais sérieusement intéressés, nous quitte pour aller je ne sais où, mais tout ce qui nous était essentiel humain, consistant et quantifiable nous accompagne dans cet Univers à la fois distancié et intelligible.

 J’ai compris que dès qu’une chose existe, minéral, plante, animal ou esprit, qu’importe cette chose vit éternellement, par le seul fait qu’elle existe. 

L’esprit n’est que de la matière volatilisée, et la matière de l’esprit condensé.

L’inconscient ou le subconscient, c’est de la mémoire oubliée. L’imagination est la mémoire de l’avenir. L’avenir est déjà, quelque part, le passé.

Pour le comprendre il faut aborder la théorie atomique : la théorie classique ne peut expliquer la stabilité d’un atome.

Dans un modèle planétaire classique l’électron tourne autour du proton sur une orbite circulaire ; il ne peut occuper que certaines orbitales circulaires (ce qu’on appelle la quantification).

Les scientifiques expliquent que la matière obéit à un modèle simplifié :  l’accélération des électrons sur leur orbites, au sein de l’atome, fait diminuer leur énergie.

Dans cette supposition les électrons tomberaient alors sur le noyau, entrainant son effondrement. C’est ce qui se passe lorsqu’à la fin de sa vie nucléaire, une étoile se contracte sous l’effet de la gravité de sa propre matière.

Au-delà de cette limite, la gravité n’est plus contrebalancée par la pression de dégénérescence des électrons (comme pour une naine blanche), ni par celle des protons (pour l’étoile à neutrons).

Dans ce cas, l’effondrement est inéluctable, et l’objet se transforme en singularité.

Or l’expérience commune contredit cette hypothèse : les atomes ne sont manifestement pas instables.

S’ils l’étaient, l’Univers n’existerait pas.

Dès lors, tentons de comprendre pour quelle raison (si on écarte l’hypothèse d’une entropie Universelle et non localisée à certaines régions du cosmos) l’Univers est-il relativement stable ?

Et c’est l’Ecosystème de Ligeia ε Ori qui en apporte la réponse.

Il y a un siècle, la physique classique supposait que l’Univers était rempli d’éther. L’éther était considéré comme une substance non encore découverte : la physique aujourd’hui a abandonné cette notion pour un espace littéralement vide de matière.

La théorie de l’électrodynamique quantique revient cependant sur cette idée : elle explique au contraire que ce vide est en réalité rempli d’énergie qui engendre de nombreux effets : on parle alors d’énergie du vide.

Sur des échelles cosmologiques, dans ce vide physique, qui n’est pas le néant, les particules élémentaires interagissent, échangent des photons pour créer temporairement ou non des particules possédant une masse.

C’est ainsi que l’Univers maintient sa stabilité. Dans l’espace de ce vide, les énergies présentes en perpétuel déplacement sous forme de courants et de marées se dispersent ou fusionnent dans l’ensemble de l’espace-temps. 

L’énergie du vide sous-jacente qui existe partout dans l’espace, à travers l’Univers explique ainsi que les champs gravitationnels d’énergies-masse positives sont équilibrés par des champs d’énergie négative et s’annihilent au cours des âges.

La science moderne a d’ailleurs confirmé ces fluctuations du vide, qu’elle nomme « la force de Casimir », c’est-à-dire l’attraction entre deux corps séparés par le vide.  

Le Vide est simplement des champs de forces et de mouvement qui peuvent se stabiliser transitoirement en condensats de matière.

Dans ce milieu saturé d’ondes électromagnétiques fluctuantes, le vide est un océan infini dont les fluctuations temporelles sont les vagues.

Dans ce Monde infini, l’interaction de ces champs d’Univers et leurs fluctuations, qui recouvrent toutes les longueurs d’onde possibles, font émerger tous les condensats possibles, des galaxies, des étoiles, des planètes et des formes de vie.

Ce phénomène explique pourquoi des particules et leurs antiparticules peuvent émerger d’un milieu apparemment “vide ».

La conséquence de cette particularité explique aussi pourquoi nous vivons dans un Univers qui émerge de l’interaction entre tous ses éléments. Si les particules ne pouvaient pas interagir, plusieurs Univers distincts dotés d’espace et de temps émergeraient à l’infini.

Sans ces champs d’énergie qui constituent l’espace, toutes les particules d’effondreraient sur elle mêmes dans un état très dense identique à la singularité initiale du Big Bang.

L’Univers connaîtrait alors une fois de plus une expansion accélérée dans un nouveau cycle, car l’espace commencerait à émerger à nouveau.

  1. Le rayonnement Universel des ondes de conscience

Dans un mouvement Universel de l’énergie sous forme d’ondes électromagnétiques gravitationnelles, du rayonnement infrarouge ou ultraviolet, des rayons gamma, l’espace-temps bourdonne de fréquences dont les oscillations périodiques se propagent à travers l’espace.

Une onde est un champ, c’est-à-dire une zone de l’espace dont les propriétés sont modifiées : les particules élémentaires sont assimilées à des ondes, ce qui explique leur comportement parfois ondulatoire et parfois corpusculaire.

Il faut concevoir que contrairement aux ondes mécaniques, comme le son ou le mouvement des vagues, qui supposent de petits déplacements locaux et éphémères approximativement elliptiques des éléments du milieu qui supportent cette onde, mais pas de transport global de ces éléments.

Dans ce milieu saturé de champs intriqués, animé d’un mouvement chaotique permanent, les particules porteuses de protoconscience forment un système lié et présentent des états quantiques dépendants quelle que soit la distance qui les sépare.

Ces systèmes intriqués forment des champs absolument interdépendants, quelle que soit leur étendue spatiale ou leur dimension temporelle.

Pour cette raison ; cette combinaison est nommée état de superposition, car les particules peuvent être vues comme étant simultanément, avec des probabilités diverses, en plusieurs endroits.

Les propriétés de ces ondes-corpuscules, qui possèdent à la fois une fréquence et un vecteur d’onde, permettent d’avoir une certaine extension en espace et en temps :  elles ne peuvent ainsi être ni parfaitement localisées, ni avoir une énergie parfaitement définie.

A un niveau élémentaire, la substance de la conscience des êtres vivants, dont les attributs sont les mêmes que ceux des champs électromagnétiques, ne « vit » pas dans Univers physique mais dans un espace de phases, de réalisations potentielles, exactement indéterminées en probabilité.

Comme l’a découvert la mécanique quantique, il existe une infinité de potentiels qui ne deviennent réalité que lorsqu’il y a un acte d’observation (donc de conscience) : grâce à l’acte de perception du vivant, le potentiel s’accomplit.

Il existe un potentiel infini d’Univers tous différents parce que l’Univers ne peut exister que par la somme de tous les possibles.

Nous-mêmes avons vécu sous le soleil ; et avant le soleil, dans la nébuleuse dont il est issu, et avant la nébuleuse, dans le champ d’énergie qui remplissent l’infini des espaces.

Chaque molécule, chaque cellule, de notre corps, chaque onde de notre conscience existe depuis toujours, existera toujours.

Elle a toujours existé dans un temps que nous ne pouvons concevoir : elle n’a pu naitre du néant qui ne peut exister, comme retourner à celui-ci.  Si le néant pouvait être possible l’Univers n’existerait plus ou plutôt n’aurait jamais existé.

Chacune de nos cellules est pourvue de souvenirs assurant sa survie. Rassurez-vous donc nous sommes aussi immortels, aussi éternels que l’Univers.

Vous ne mourrez jamais, car les lois du cosmos font que ni la mort ni l’anéantissement de quoique ce soit ne sont possibles.

Si la conscience pouvait retrouver à chaque incarnation sa mémoire, elle nous conterait l’histoire de tous les mondes.

Bien sûr, cette mémoire n’est pas de la forme qu’elle a prise dans l’incarnation que nous vivons aujourd’hui sur cette planète.  Mais un je-ne-sais-quoi qui la remplace subsiste dans chaque atome et ces traces indélébiles se réveilleront un jour.

N’oubliez pas que par hérédité, votre intelligence a été créée par des intelligences qui ne sont plus, comme l’instinct de l’animal le plus élémentaire est le fruit de ceux qui l’ont précédé.

Ou subsiste l’instinct de l’amibe morte sans système nerveux, sans support, sans aliments et dans le vide ? La vue et l’ouïe des créatures survivent-elles à l’œil et à l’oreille ? Ou réside cette merveille unique et exclusive qu’est la future conscience dans l’ovule ou le spermatozoïde ?

 « La manière dont se comporte un simple électron a une très large part d’indétermination » répète -t- on : mais ne serait-ce pas parce que, nous ignorons certains éléments de sa détermination ?

Les électrons, particules chargées, interagissent avec la lumière, classiquement décrite par un champ électromagnétique. Ils suivent des orbites strictes dont ils peuvent changer à condition d’émettre de la lumière qui marque son passage entre les différentes orbitales et les variations d’énergie consécutives.

A ce niveau d’Energie et de matière il est impossible de savoir si les particules les plus petites que nous connaissons sont de la matière ou du rayonnement. Cependant le problème est mal posé : le rayonnement est aussi de la matière.

Sans ce rayonnement émanant d’une Substance primordiale constituée de tous les champs de rayons, quelle que soit leur nature, l’Univers n’aurait jamais existé. Et ce rayonnement est là, une fois pour toutes, pas depuis la Création qui est aussi inimaginable que le néant, mais depuis un toujours qui n’a jamais commencé.

L’Univers évoluant sans cesse sans jamais être né, les températures, l’atmosphère, l’attraction, les pressions, la lumière, les climats cosmiques se modifiant continuellement, Ligeia ε Ori ou notre Terre ont un commencement, elles auront une fin :  d’autres planètes naitront et seront capables d’abriter la vie comme d’autres ont eu cette fonction avant la naissance de l’humanité.

 

  1. Impossibilité du temps et réincarnation

La grande question de la réincarnation, c’est de savoir si la mémoire survit au corps.

Le corps a de la mémoire parce que même les objets inanimés en ont une.

L’aimantation est par exemple, la manifestation la plus visible de cette mémoire. Un simple ressort qui se détend, rappelle que le métal possède une mémoire. Même dans le vivant, la mémoire émerge partout, toujours.

Les souvenirs des chocs répétés des plus simples molécules accumulent, elles aussi, ce qu’elles ont subi pour modifier leurs formes et leurs dispositions.

Et quand je vous parle d’immortalité, peut être pouvez-vous convenir que survit au moins l’immortalité de l’espèce, l’immortalité atavique de nos cellules.

La survie à la mort, l’immortalité est au moins la vie de tous ceux qui nous ont précédés, qu’ils ont accumulé dans nos cellules, qu’ils nous ont transmise, que nous portons en nous, et qu’à notre tour, nous transmettrons par hérédité et éducation à nos enfants c’est-à-dire de traces ou d’empreintes ancestrales à peu près indélébiles.

Ce n’est pas parce que le spermatozoïde et l’œuf sont microscopiques qu’ils sont incapables de garder une empreinte et toute l’information nucléique. Il ne faut pas croire qu’une cause ou un effet cessent d’être matériels parce qu’ils se manifestent dans l’infiniment grand ou dans l’infiniment petit.

Voilà, vous en conviendrez les souvenirs irréfutables de la matière ou de l’esprit, de l’atome ou de l’espèce, qui sont indestructibles, n’ont jamais connu la mort et ne la connaîtront peut-être jamais.

Si la moitié de notre existence s’écoule dans l’inconscience du sommeil ; que le temps qui nous a précédé dans l’infini des âges, celui qui lui succédera dans insondable futur notre existence individuelle, n’est qu’un instant, une anomalie au sein du néant, au regard de la brièveté de la vie, on peut dire notre état normal c’est la mort, c’est-à-dire l’inconscience, la perte de notre moi, de notre personnalité.

Nous savons que cette conscience est intermittente et momentanée mais, ne fit-elle que celle d’une amibe ou d’un verre de terre, elle est plus importante pour l’Univers que les tempêtes de rayons gamma ou les effondrements d’une étoile à neutrons.

Cette vie n’est qu’accessoire, accidentelle, éphémère et précaire, mais Vivre c’est avoir conscience de la vie.

Nos cellules sont formées du temps. Chaque pulsation de notre pouls c’est du temps. Les battements de notre cœur sont une horloge biologique qui égrène ses heures jusqu’à l’effondrement final. Nous ne sommes que du temps qui s’arrête et se coagule dans nos artères à l’instant de notre mort.

Il était parfaitement possible que jamais nous n’existions. Mais du moment que nous existons, nous sommes irrévocablement immortels.

Ce qui a une fin n’existe pas, puisque rien ne finit dans le temps. Seul ce qui est infini est possible.

La mort est encore notre état normal parce qu’elle marque notre retour à la vie Universelle. La vie quitte simplement notre corps pour aller ailleurs, ou pour prendre, dans ce corps, une autre forme, ou si vous préférez, notre corps quitte une forme de la Vie.

Supposons que notre corps incontestablement « mort », notre esprit survive.

Tout disparaîtrait autour de lui comme une maison s’effondre dans un gouffre. Il se trouverait subitement dans un vide sans bornes. Il ne saurait plus où il n’en est ni ce qu’il est, il se trouverait seul devant l’Eternité.

Tout ce qui semblait spirituel, n’était que matériel. Le corps disparu, il constate qu’il ne lui reste que le néant.

L’esprit s’apercevra qu’il n’existait que par ce corps qui le soutenait et qu’il méprisait. Il se rendra compte qu’il était créé par ce qu’il croyait animer. L’Univers qu’il habitait n’était pas le sien, il vivait un énorme mensonge.

L’affection, l’amour le plus idéal, l’amitié la plus pure, le dévouement le plus désintéressé, tomberait dans l’abîme, il n’en resterait pas tracé parce que tout ne tenait à la matière organique, ne vivait que de matière organique.

  1. Translation des cycles de vie

Tout corps en mouvement subit une déformation qui échappe à l’observateur extérieur.

Entre deux objets, par exemple des horloges, l’une restant immobile et l’autre entrant en mouvement, la structure reste la même : aucun changement ne se produit dans le mécanisme de l’horloge en mouvement, ni dans son fonctionnement.

Pourtant le Temps qu’elles mesurent ne dure pas de la même manière pour un observateur extérieur. Par l’effet du mouvement, un temps plus long, étiré, dilaté, vient remplir l’intervalle entre deux positions de l’aiguille.

Pour un même intervalle entre deux événements, les horloges ne comptent pas un plus ou moins grand nombre de secondes : ce qui change c’est que chacune d’elles dure davantage.

L’idée que l’on se fait de la réincarnation est inséparable de la vision du monde que l’on possède déjà. On ne défend pas abstraitement une loi de la nature : la réincarnation est une façon de se comprendre soi-même et d’accepter ce que l’on vit.

Dans chaque individu, les interactions entre la conscience et le corps sont constantes. Quand l’échange d’énergie entre ces deux composantes vient à cesser, le corps physique meurt, mais non la conscience.

Etant formée d’une substance aussi matérielle que le corps mais échappant aux lois de l’organique elle n’est pas soumise au processus que nous appelons “mort”.

C’est la douleur sur le plan physique et non la mort, qui est à craindre.

Mourir c’est ne plus savoir que l’on vit : comme le disait Sénèque, « c’est folie de mourir de peur de la mort ».

Où étions-nous avant notre naissance ou irons après notre mort ? Avant notre naissance, ce que nous allions être existait de toute éternité.

Il ne se trouvait pas épars dans des éléments confus, hétéroclites, inconscients, impersonnels, irresponsables mais véritablement intact dans un champ de forces.

Tant que ce champ n’aura pas été excité par un mouvement exogène quelconque, comme une collision avec un autre champs de forces, nous aurons oublié ce qui précéda notre arrivée sur Terre, comme nous ne nous souviendrons pas ou partiellement de ce qui précéda notre arrivée.  Notre vie n’aura été qu’un interlude entre ces deux oublis. Après la mort, nous retournons à ces mêmes éléments.

  1. La protoconscience, élément constitutif de l’espace-temps

Toutes les interactions entre les ondes forment des réseaux superposés ou intriqués de champs électriques.  On peut imaginer une sorte de tissu qui remplit tout l’espace.

Sur ces réseaux de champs de forces, les particules ont vocation à s’exclure mutuellement si elles sont de charges identiques.

Les charges positives repoussent les champs positifs, et attirent au contraire les champs négatifs. A chaque interaction des particules élémentaires, le champ électrique forme des ponts de fréquences de l’un vers l’autre.

Dans de gigantesques régions de l’espace, durant des périodes très longues ces forces parviennent à se compenser et à s’équilibrer. Les particules dans ces champs ressentent alors la même force où qu’elles soient.

Dans ces zones, dont on peut à peine concevoir l’immensité, de puissants courants viennent régulièrement perturber cette immobilité, en créant des polarisations dans les particules lorsque des charges électriques se déplacent.  

Cette force va avoir tendance à faire tourner les particules suivant des trajectoires en hélices et en cercles, dont la taille dépend de leur masse, de leur vitesse, de l’intensité du champ, ou encore de leur charge électrique.

Le champ électrique qui contraignait les particules se met alors en mouvement, génère une charge et ses composants se déforment. Comme tout objet en déplacement dans l’Univers, les particules en mouvement se contractent et se resserrent dans le champ en se rapprochant les unes des autres ou le contraire.

Ainsi cette puissante force, comme une vague de vibrations qui diffèrent en vélocité et en fréquence, est porteuse de vie potentielle.

Elle irrigue la totalité de l’Univers, se répand, se divise à l’infini pour que les ondes se matérialisent en atomes de matière.

 Il n’est pas un atome, pas une particule de matière qui n’ait une occasion, en descendant dans l’océan du réseau dense des ondes de matière homogène, de se transformer en substance, en matière puis en corps physique.

Il n’est rien d’inerte. Cette grande vague de mouvements vibratoires à des fréquences inconcevables cristallise cette matière en atomes et prend existence dans toute particule de matière.

Ayant formé les atomes, elle les rassemble et constitue ces innombrables agrégats aux atomes si variés que dans notre monde physique, nous appelons des éléments. 

Ces éléments sont les matériaux qui serviront à la construction de toutes les formes et de toutes les consciences : au moyen âge, un sage Soufi disait : « Dieu dort dans le minéral. ». Par-delà la matière brute, la protoconscience est prête à émerger.

C’est par la manifestation de la protoconscience que s’édifie un Univers.

Aux changements dans l’état vibratoire de la matière dense, répond un changement dans l’état de conscience.

 Nous n’avons pas encore découvert cette onde universelle : ses vibrations sont au-delà des sens humains dans une région inconnue des fréquence qui varie do 35.184.372.088.832 (rayons de la chaleur) à 1.875.000.000.000.000 par seconde de vibrations par seconde, proches de la région de la lumière.

Abandonnant la région de la lumière visible, il est probable que nos sens et nos moyens d’investigation ne puissent discerner ces rayons qui traversent le milieu le plus dense sans subir une diminution d’intensité sensible, qu’ils poursuivent leur chemin avec la vélocité de la lumière presque sans être réfléchis ni réfractés par la matière ou les zones de champs électriques.

Dans cette région inconnue des vibrations physiques capables, par leur extrême petitesse, d’agir directement sur chaque molécule, s’épanchent. 

Leur rapidité approche de celle des mouvements internes et externes des atomes eux-mêmes. Ces derniers sont les rayons du spectre les plus hauts qu’on ait observés.

Cette grande vague de force, cette intuition vitale irrigue la matière des degrés les plus élémentaires du cristal, de la roche ou du métal, pour se concentrer peu à peu jusqu’aux organismes les plus évolués.

Le règne minéral offre bien des classes dont les degrés d’évolution diffèrent les uns des autres.

Une barre de fer attirée ou repoussée par l’aimant révèle déjà ces obscures vibrations qui résultent de la loi d’attraction et de répulsion magnétiques qui sont à la base des constituants de la vie.

Les fragments de matière vivante donnent de plus en plus des preuves qu’une forme de reflexe nucléaire répond à l’intérieur du minéral aux impacts de l’extérieur.  

Elle donne à la matière certaines qualités embryonnaires qui la rendent apte à répondre, de bien des manières différentes, aux effets de l’extérieur ; c’est ainsi qu’un atome déterminé, dans ses combinaisons avec d’autres, est par exemple sensible aux vibrations des ondes électromagnétiques comme un autre sera sensible aux vibrations de la pensée.

Les diverses particularités d’un atome et de ses combinaisons sont dues à ce courant, cette marée pour prendre une image.  

C’est durant cette période que commence la construction des formes tirées de la matière, pourvue d’une sorte de mémoire, d’une cognition, des qualités et le pouvoir de vibrer sous l’influence d’impacts extérieurs, est combinée, par agrégations successives, en formes minérales, végétales, animales puis semi-animales, semi-humaines.

Ce que le Tao définit comme le « souffle primordial » construit sur l’arc du visible les formes qui vont de l’inanimé à l’animé.

Ainsi les virus ne sont pas des organismes vivants ; ils ne possèdent aucune énergie métabolique contrairement aux bactéries. Ils ne produisent aucune énergie ne peuvent initier aucun mouvement. Ils sont uniquement faits d’acides nucléiques ADN/ARN et de quelques protéines associées.

Pourtant ils utilisent LA VIE des autres espèces en la parasitant et acquièrent une « forme de vie » en vampirisant leur hôte pour rependre leurs acides nucléiques.

Sans être vivants, les virus possèdent donc déjà des compétences, des possibilités de projection des possibilités de mutation : ils possèdent donc déjà une vocation, une destination, bref un PROJET de vie.

A un degré plus élaboré, les organismes vivants les plus simples, les unicellulaires réagissent aux stimuli, sont capables de se défendre, de fuir ou de choisir leur environnement.

Ils n’ont aucun système nerveux, qui leur permette de réfléchir sur une situation ou de préméditer une action. Ce n’est que parce qu’elles ont une compétence adaptée à l’homéostasie qui guide des processus chimiques qu’ils peuvent exister.

Les capacités neuronales servent à optimiser la régulation homéostatique pour assurer la survie, notamment chez les êtres multicellulaires complexes.

Sur Terre, l’histoire des organismes vivants a commencé il y milliards d’années. Dans cette échelle des âges, les Protocellulaires se sont développés il y a 4 md d’années, les eucaryotes (cellule à noyau) il y a deux milliards d’années : ce n’est que dans une courte période que la vie a commencé à apparaitre sous la forme que nous connaissons : les premiers organismes multicellulaires il y a 700 millions d’années, les premiers systèmes nerveux remontent à 500millions.

L’homo sapiens est né il y a seulement 300 000 ans.

L’instinct voire la conscience n’ont jamais cessés d’accompagner cette évolution jusqu’à ce que ces existences puissent enfin se percevoir et d’éprouver leur propre existence.

Elles l’ont même précédé.

 

  1. Le développement progressif de l’intelligence dans le vivant

L’intelligence dérive de la conscience : elle fonctionne à partir de schémas mentaux d’activité neurobiologiques produits par différentes sources de perception, qu’elle combine et manipule pour créer le raisonnement.

Le code de l’intelligence nait au fond des mécanismes biologiques par la voie des réflexes, des habitudes ou de l’émotion. 

En remontant dans l’échelle de la conscience, les bactéries peuvent détecter leur environnement à travers leur membrane. Elles réagissent à la température, l’acidité du milieu et y répondent par la fuite ou l’évitement, mais les représentations mentales, comprises comme les prémisses de la conscience, qui précèdent la notion de danger, sont encore des processus aveugles.

Ne disposant que d’une machinerie chimique, le processus de ces êtres déclenche des décharges neuronales, pour produire une contraction musculaire par exemple, mais n’exige pas un recul mental explicite sur ce qu’il fait, parce qu’ils n’ont pas de système nerveux qui puisse être localisé dans leur individu dans les voies moléculaires.

L’intelligence de ces êtres ne marche qu’à tâtons dans la nuit, au milieu de faits qu’elle ne peut s’expliquer, de problèmes qui la troublent et qu’elle croit sans solution,

Chez l’amibe par exemple, les parcelles de matière vivante du protoplasma, ne disposent ni de bouche pour la nourriture, ni de poumons pour la respiration, ni de cœur qui conduise le fluide vivifiant dans le corps, ni enfin de pattes qui permettent le déplacement, l’instinct construit la forme à mesure qu’il cherche obscurément l’énergie nécessaire au maintien de son état, qui est l’autre nom de la survie.

10. Nature de la super-conscience de Ligeia ε Ori

Sur Ligeia ε Ori comme sut la Terre, cette conscience dont nous nous croyons les uniques et exclusifs propriétaires, qui est notre essentiel, dont nous sommes si fiers, qui est notre tout, sans laquelle l’immortalité serait pour nous l’égale de la mort, qu’est-elle au fond ?

Peut-être n’est-elle qu’une une sorte d’enveloppe opaque, de notre cerveau qui nous masque la réalité de tout ce qui existe et nous isole du reste de l’Univers.

Or toutes les manifestations engendrées par la planète indiquaient l’altérité : par de multiples signes je comprenais qu’elle désirait entrer en communication avec moi.

Je ne pouvais malheureusement constater que mon esprit ne lui était pas consubstantiel : contrairement aux autres habitants dont les espèces avaient incubé puis évolué dans une conscience collective avec elle depuis des milliers d’années, je n’en comprenais pas le sens. 

La nature pleine des manifestations était évacuée et j’avais beau tenter de donner une substance aux signaux qu’elle émettait sous diverses formes, je ne parvenais tout au plus qu’à les symboliser, à les couvrir par d’autres signes, sans espoir d’en fixer l’interprétation.

J’ai observé ces manifestations, quasiment en permanence, qui traduisaient par de multiples moyens une volonté intelligente de communiquer.

Mais j’étais trop étranger à cet environnement, exclu de cette symbiose planétaire. Comment me rendre intelligible à celle-ci ? 

Et puis objectivement ces manifestations étaient-elles au moins intentionnelles ou n’étaient-elles qu’une illusion de ma part ?  Est-ce que je ne calquais pas ma propre perspective sur celle de la planète ?

J’avais d’ailleurs déjà ressenti ce sentiment d’étrangeté au monde sur Terre : nous pourrons explorer les confins des mondes, explorer les nébuleuses et les galaxies, habiter toutes les exoplanètes du système stellaire, nous ne serons jamais chez nous nulle part dans l’Univers.  

Le mal existentiel qui ronge l’humanité et son angoisse existentielle tient en ce constat : nous avons tous, en nous, le même nombre de morts. Ce qui nous différencie du Monde ce n‘est pas le nombre ou la qualité de nos atomes mais l’expérience de nos morts.

Nous sommes les seuls dans l’Univers à revendiquer notre immortalité.

A cet instant sur Terre nous tentons de satisfaire cette angoisse par le clonage ou le téléchargement du cerveau.  Dans les siècles passés nous avons essayé la médiation des religions comme tentatives constantes pour expliquer l’inexplicable, de formuler des hypothèses toujours renouvelées et modalisées.

11. L’environnement de Ligeia ε Ori

Les deux grands moyens de connaissance, l’expérience sensible et la pensée appliquant la raison, sont deux fonctions différentes du cerveau : la première se fabrique au sein les organes des sens et des foyers sensoriels des tissus du système nerveux, la seconde procède des foyers de pensée de l’écorce cérébrale.  

Il est possible que ces foyers sensoriels prennent leur source dans la totalité de l’Univers.

Il est encore possible que rien ne se perde et que toute la connaissance que nous accumulons dans cette vie s’engrange quelque part, dans une réserve inlocalisable où puiseront nos futures vies, nos descendants ou d’autres mondes et la conscience même de l’Univers.

Vous pouvez m’objecter que nous ne versons au fonds commun que des  futilités, des pensées  vides, qui  ne signifient rien, ne sont que des sottises, de la niaiserie ou de la colère et sont inutiles à l’humanité, que nous entassons néant sur néant et que nous ne fonderons rien sur ces empilement de néant : tout ce que l’humanité cherche, tout ce qu’elle trouvera, existe déjà autour de nous dans ces pensées qui vous semblent inconsistantes mais forment peut être le matériau d’une pensée fondamentale.

Tout ce que vous êtes en ce moment n’est fait que de ce que vous avez déjà pensé.

Dès lors, ne vous lassez jamais, en levant les yeux vers le ciel, d’interroger qui, ou quoi. Même si cela nous parait inutile ou absurde il ne faut jamais cesser de questionner l’Univers, ou ce que vous appelez Dieu.

N’abandonnez jamais, ne renoncez jamais : il est possible qu’à force de poser des questions inutiles et sans espoir, quelqu’un d’ici-bas, de là-haut ou de tout autour, finisse par donner une réponse.

Parce que nous sommes finis, nous ne pouvons concevoir l’infini.  Parce que nous sommes vivants, voulons que la mort n’existe pas. Il est vrai que nous avons sous les yeux toutes les preuves. L’espace et l’éternité nous le démontrent à chaque instant : pouvons-nous imaginer un commencement ?

Aux réponses de la science comme la théorie du Big Bang, toute votre pensée ne conçoit qu’une autre question : « oui, mais avant « ?

Avant, il y avait encore le temps : ce n’est pas le temps mais les hommes qui passent. Nous n’existons que par lui. il n’y a rien avant la destinée, Il n’y a aucun but imaginable, aucune genèse primordiale concevable.

12. Théories organiques de la réincarnation

De tout ce que j’ai écrit, il résulte que la Réincarnation est nécessaire pour expliquer rationnellement l’Univers.

L’idée de réincarnation est aussi la seule réponse à l’absurdité du monde. Dans la condition humaine, si pénibles que puissent être certaines circonstances, la conscience peut tout supporter, tout endurer puisqu’elle a connaissance de sa source et de son but.

Le malheur et la souffrance ne peuvent se perpétuer pour ceux qui sont éternels.

Est-il seulement possible de concevoir une supra conscience planétaire, alors que nous ne savons rien de la conscience individuelle alors que l’évidence même de la conscience chez l’homme pose des difficultés insurmontables ?

Parmi celles-ci, la première est de comprendre par quels liens une identité et ses représentations mentales peuvent non seulement coexister et tenir ensemble mais aussi créer des choses fabuleuses qui font le génie de l’humanité ?

Pour transmettre l’information aux autres organes, dont le cerveau, il faut un support matériel physique à cette conscience, aussi bien sur Ligeia ε Ori (par le support des échanges d’informations entre les veines électromagnétiques planétaires), que chez l’homme (par le fonctionnement des neurones, le prolongement fibreux des axones et leurs terminaisons, les synapses). 

Sur Ligeia, ce même phénomène est à l’œuvre eantre certaines particules chargées électriquement, comme les électrons, qui sont sans cesse en train de s’échanger des photons virtuels, c’est-à-dire un quantum d’information codée qui nait pour disparaitre aussitôt. Beaucoup d’autres particules s’échangent des photons virtuels, et on appelle cette tendance qu’ont certaines particules à interagir, leur charge électrique.

Les particules reproduisent dans l’Univers ce que les neurones font dans le cerveau de l’homme.

L’information, comme la conscience est physique.

De la sorte, l’information intégrée, si elle existe, doit être encodée par un substrat physiquement intégré.

Or, il existe des systèmes physiques qui codent des informations intégrées dans l’espace en un seul instant : des champs de force.

Par exemple, le champ électromagnétique représente en tout point de l’espace une intégration d’informations concernant le type, la répartition et le mouvement des charges locales.

Contrairement à une intégration temporelle, les champs de force intègrent physiquement des informations complexes qui peuvent être téléchargées simultanément à partir de n’importe quel point du champ.

Lorsque chez l’homme, les amibes ou les bactéries, l’information ou la perception sont véhiculées par la libération de molécules chimiques enfouies profondément dans le cerveau humain, les supports physiques Ligéiens sont décentralisés dans les êtres vivants, dont la masse constitue le support physique.

Si on veut bien y regarder de plus près, ces mécanismes sont aussi représentés sur notre Terre.

Toute proportion gardée, les phénomènes qui prennent effet sur la planète s’apparentent à ceux des organismes vivants sur Terre, puisqu’à leur niveau cellulaire, l’information y circule sous forme de stimuli électriques.

Les cellules nerveuses humaines sont capables de fournir des signaux sous forme d’électricité, qu’ils transmettent à d’autres cellules par exemple endocriniennes qui à leur tour déclenchent des processus physiques ou chimiques.

Des charges électriques se forment dans leur membrane des cellules par la concentration d’ions (de particules chargées électriquement) des deux côtés de la paroi. 

Les processus sont analogues puisque dans les deux situations comparées cette POLARISATION se libère dans une onde électromagnétique. 

Si on veut pousser plus loin l’analogie, ces neurones répartis sur toute la planète peuvent interagir avec l’environnement ce qui suppose notamment une représentation de tout ce qui leur est extérieur. Puisqu’elles sont constituées en ondes, elles n’ont ni câbles pour transporter ni antennes pour diffuser.

Le produit ultime de la conscience résulte donc de l’activité de ces millions de centres reliés en périphérie de la sphère planétaire.

En transportant sur de très longues distances ces signaux électriques le long des veines plasmiques de la planète, elles régulent le super organisme et forment la base d’une protoconscience.

Il existe ainsi plusieurs traits communs entre la Terre et Ligeia : dans les deux situations, tout organisme pluricellulaire doit lui-même coordonner des cellules qui collaborent entre elles. Chaque organisme sur Ligeia ε Ori adopte une attitude consciente ou non qui forme un grand collectif de volontés

Par le constat que le tout représente parfois un agrégat plus important que la somme des parties des individus qui le composent, l’addition des milliards de consciences forme aussi un super organisme qui prend la forme de culture ou de civilisation, de tout phénomène social possédant un esprit en soi.

13. Le cerveau global de la planète

Cette conscience, naturellement présente sur Ligeia a naturellement accompagné le développement des créatures qu’elle abrite sous la forme d’incitations répétées qui ont fondé une stratégie de réponse sous forme de pulsion aux impacts extérieurs, tels que les météorites, les géocroiseurs ou les variations considérables et prolongées des saisons.

Le cerveau global répond aux incitations localisées de ses « organes » que forment les différentes zones de la même façon que la croissance des bactéries terrestres dans une colonie est régie par des paramètres chimiques en l’absence de cerveau centralisé.

Il en est de même de certains vers dont l’organisation neurale est très simple mais qui adoptent des mécanismes hautement qualifiés pour se regrouper et se défendre.

Une fois cette protoconscience apparue il y a plusieurs milliards d’années, la régulation vitale s’est améliorée, les cerveaux les plus élémentaires ont pu disposer de cartes mentales et la régulation vitale de chaque organisme a pu coexister avec la superconscience de la planète.

L’évolution a amené la planète à façonner ses propres circuits. C’est ainsi que se transmet l’information : tout en restant indépendants, les cerveaux se synchronisent ; la simulation d’un état a lieu hors de l’organisme.

Cette planète n’a sans doute pas conscience d’elle-même : elle ne dispose que d’une vision parcellaire des choses.

Pour le dire autrement, elle n’a probablement pas d’intention délibérée, mais tout se passe comme si c’était le cas. Et tout se passe comme si, dépourvue d’organes et de sens physiques elle se servait des matériaux dont elle est constituée comme de sondes neurales pour constituer des agencements

La communication, comme des ondes wifi, fonctionne par des aller retours dans une sorte de danse interactive, via des molécules électrochimiques, vers des récepteurs chimiques ou magnétiques pour produire des mesures correctives les organismes qu’elle abrite. Ces messages neurochimiques informent sur l’état de ses composants.

à suivre…